Les astuces nettoyage d’un concierge professionnel

Nicolas Matic est un concierge heureux et ça se voit. Il aime que les locaux du collège de Béthusy  et que les immeubles à Lausanne dont il s’occupe avec son épouse, dix dames de nettoyage, deux aides concierges et un apprenti à Lausanne soient nickel. Mais il aime aussi le contact avec les 989 élèves et sait se montrer pédagogue.

« Ca ne sert à rien de les contrer, sinon ils se braquent et font le contraire de ce qu’on leur demande, explique-t-il avec un large sourire. J’essaie de les faire réfléchir à la chance qu’ils ont de pouvoir suivre des cours  dans de si bonnes conditions. Je leur rappelle que ce n’est malheureusement pas le cas de tous les enfants sur cette planète. Et pour éviter qu’ils creusent dans le bois des bureaux, je leur dis qu’un jour ce sera peut-être leur petite soeur ou leur petit frère qui sera assis à cette place… »

Mais si nous sommes allés rencontrer Nicolas Matic, fort d’une expérience de concierge et d’homme à tout faire dans des lieux aussi divers qu’un hôtel, un hôpital, un autre hôtel, mais de police cette fois, deux collèges et des immeubles d’habitation, ce n’est pas pour lui demander des conseils en éducation, mais bien en nettoyage. Il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas l’imiter chez nous!

C’est donc avec sa générosité naturelle qu’il partage quelques trucs et astuces, certains assez évidents puisque pleins de bon sens, d’autres plus étonnants, mais tous issus d’une longue expérience dans le domaine et axés sur le respect de l’environnement.

1. L’organisation. « C’est la première chose que j’apprends à mes apprentis. Ca paraît évident, mais sur le long terme c’est bien plus pratique. Tout d’abord on range les produits en hauteur, hors de portée des enfants. Et jamais on ne transfère le contenu d’une bouteille dans une autre: il faut toujours savoir ce qui est à l’intérieur. Et vous connaissez le code couleurs des chiffons en microfibre, accessoire excellent pour toute la maison? Le bleu c’est pour le mobilier et les vitres, le vert pour la cuisine, le jaune pour les lavabos et les miroirs et le rouge, symbole de danger, pour les poubelles et les WC. Et le rouge part immédiatement au lavage après chaque utilisation! »

   

2. Les vitres. Le plupart d’entre nous utilise du papier ménage et un spray tout exprès vendu dans le commerce. Mais cela crée beaucoup de déchets et les gouttelettes de produit sont souvent inhalées, ce qui peut provoquer des réactions chez les personnes sensibles. « Une petite goutte de liquide vaisselle dans de l’eau suffit, explique le professionnel. Comme équipement, je recommande un récipient rectangulaire peu profond, dans lequel il est facile de tremper le « mouille-vitres », qui est une sorte de raclette équipé d’une partie en tissu un peu spongieux. Il faut aussi une raclette et idéalement un chiffon doux pour essuyer les éventuelles gouttes dans les bords. On commence toujours en haut, ce qui est logique. Après, c’est comme vous voulez, vous pouvez procéder horizontalement ou verticalement. Le spray, lui, sert pour les petites retouches autour des poignées, et on essuie avec un chiffon. »

   

3. La moquette. Passée de mode, elle recouvre encore certains sols, notamment dans les chalets, où on l’aime pour son impression cosy. Mais ces trucs sont également valables pour les tapis et autres tissus. « Contre les taches, il n’y a rien de tel que l’eau froide! On a tendance à mettre de l’eau chaude, du sel, du vin blanc et je ne sais quelles autres choses  quand on vient de renverser quelque chose et qu’on panique! Pas besoin non plus d’huile de coude: on tamponne gentiment avec… eh oui le chiffon en microfibre et on laisse agir avant de recommencer. Et pas besoin non plus d’inonder la zone! »

   

4. Les murs. Il n’y a pas que les artistes en herbe qui laissent des traces sur nos peintures claires. Il suffit parfois de déplacer un meuble pour voir apparaître une vilaine ligne foncée. « Sur les murs lisses ou sur le bois, l’éponge magique vendue dans le commerce fonctionne très bien. On l’humidifie légèrement et on frotte doucement et ça part. Il existe aussi des « pads » à main assez plats et rectangulaires. Les noirs sont pour décaper les coins, les verts pour le métal et le carrelage et les blancs pour les surfaces plus délicates. Je les adore sur tout ce qui est émaillé, notamment pour venir à bout des taches de peinture. Sur les murs en crépis, je conseille la brosse à vaisselle, mais il faut y aller doucement. »

   

5. Les sols. Désireux de protéger la planète, et la peau de ses employés, Nicolas Matic n’est pas fan de la javel. « C’est trop agressif, ça tache les vêtements. Pour le sol, il faut toujours bien aspirer avant et ne pas trop mouiller, ça ne sert à rien. On choisit un produit adapté, écologique si possible. Et je conseille de cirer les parquets une fois par année avec une monobrosse (on peut en louer dans les drogueries): ça les lustre et les protège vraiment.
   Et à l’extérieur, rien ne vaut le nettoyage haute pression à l’eau. La vapeur c’est bien aussi mais à condition de mettre le prix: les machines bon marché sont souvent en plastique et cassent très facilement. »

   

    

6. Les WC. Là aussi tout le monde sait qu’il faut commencer par gicler le produit approprié à l’intérieur de la cuvette, frotter avec la brosse en tirant la chasse, puis passer au nettoyage de l’extérieur des toilettes. Mais Nicolas Matic nous en dit plus. « Les WC, c’est le lieu où on ne peut pas se passer de chimie. Nous avons encore besoin de produits forts pour lutter contre l’urine et le calcaire par exemple. Mais il ne faut pas oublier de leur laisser le temps d’agir. Donc pendant ce temps, on prend le chiffon rouge et on s’occupe de la partie en porcelaine et de la lunette. Mais souvent, les gens oublient de la dévisser pour nettoyer à cet endroit: c’est là que se cachent le maximum de bactéries! Je conseille donc deux choses: encourager aussi les garçons à faire pipi assis pour éviter les éclaboussures et acheter des lunettes qui se clipsent. Elles ne coûtent pas plus cher et sont tellement plus pratiques! »

Nicolas Matic apporte ses compétences dans de nombreux immeubles, dont certains gérés par Cogestim à proximité de son Siège lausannois. Il aime son métier et cela se voit!