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Julia Jeanloz

Publié le 16 janvier 2019

Marie Kondo sur Netflix. Quelles leçons retenir de sa télé-réalité?

Tant attendue, la télé-réalité dédiée à Marie Kondo est enfin disponible sur Netflix! TocToc vous propose un retour sur les premiers épisodes et des pistes de réflexion sur les enseignements qu'elle nous insuffle.

S’il y a une série qui fait le buzz sur Netflix en ce moment, c’est bien L’art du rangement, de Marie Kondo – papesse du rangement, qui nous vient tout droit du Japon. Le pilote de la série de 8 épisodes, lancé le 1er janvier 2019, a fait l’objet d’une avalanche de commentaires sur les réseaux sociaux, lesquels ont été largement relayés par les médias internationaux.

Que vous soyez ou non adepte de sa méthode de rangement, vous ne saurez rester de marbre face à notre Mary Poppins niponne et ses phrases désormais cultes.

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Le pitch – Est-ce que cet objet vous rend heureux?

 
Tel un véritable ouragan camouflé sous la forme d’un ovni au brushing impeccable, Marie Kondo fait irruption dans le logement de familles américaines dépassées par leur quotidien pour les aider à se réorganiser. La première étape de son plan d’action vise à faire un tour de la maison afin d’en savoir plus sur l’organisation spatiale. Cette dernière en dit long sur l’organisation domestique, dont on remarque qu’elle repose majoritairement sur les épaules des épouses, responsables du foyer et, très souvent, à l’origine de la démarche de réorganisation. En effet, systématiquement, le bazar accumulé se révèle si décourageant que les habitants de la maison n’ont d’autre choix que d’appeler à l’aide la consultante en rangement qui s’exclame, tout sourire: « j’adore le désordre »!

Le principe fondateur de la méthode KonMari repose sur l’évaluation de notre rapport à nos possessions. Il prévoit, entre autres, une simple règle à l’intention des personnes désireuses d’opérer un réaménagement total de leur espace domestique: prendre, un à un, chaque objet de la maison et ne garder que ceux capables de nous prodiguer de la joie.

Aujourd’hui, il est moins question de faire une critique de la série Netflix que de discuter des pistes de réflexion qu’elle nous inspire. Pour ce qui est de la méthode de rangement KonMari, nous vous suggérons de relire notre premier article sur le sujet.

marie kondo konmari cogestim
© Denise Crew/Netflix

1. Avons-nous réellement besoin de nous entourer d’autant d’objets?

 
L’une des images récurrentes de la série, sans doute la plus frappante aussi, est celle de la confrontation des protagonistes avec les objets accumulés au fil des années. L’exemple du dressing est à ce propos éclairant. Dans le premier épisode, Marie Kondo demande à Rachel et Kevin Friend, mariés depuis 5 ans, de vider tous leurs tiroirs, récupérer tous les vêtements de la maison et d’en faire une pile.

D’après Marie Kondo, ce n’est qu’à partir du moment où l’on se confronte au nombre incalculable d’objets – ici, de vêtements – que l’on possède que l’on se rend compte de l’étendue du problème.

« This is embarrassing. I don’t know why this is embarrassing, but for some reason I’ve got so much stuff »

A la suite de cet exercice, dans la citation ci-dessus, Rachel évoque le sentiment de honte et de désarroi qu’elle éprouve lors de la scène de l’empilement des vêtements sur le lit. Plus largement, cette séquence nous permet de constater avec une certaine amertume à quel point nous sommes doués pour accumuler des 0bjets superflus. Alors, plutôt que de faire des achats futiles et inconsidérés, pourquoi ne pas prendre le temps d’y réfléchir à deux fois et de consommer plus durablement en visitant des boutiques de seconde main ou en optant pour la slow fashion ?
 

2. Le désordre peut influencer négativement notre relation aux autres

 
Assez systématiquement, dans les couples dépeints se succédant au fil des épisodes, l’un d’entre eux est attaché à l’ordre, tandis que l’autre a plutôt tendance à se laisser déborder et à être plus laxiste face au rangement. À cela s’ajoutent les enfants, qui reproduisent les comportements de leurs parents et se déresponsabilisent de la gestion de leurs propres affaires. Très souvent, l’anxiété, causée par le désordre, est palpable chez les habitants du logement. En conséquence apparaissent des tensions avec le conjoint ou au sein de la famille.

« The biggest fights we ever get into are money and cleaning »

À ce propos, pour corroborer ce constat, Kevin Friend admet volontiers que les plus grosses disputes qu’il a avec sa femme tournent autour de l’argent et du nettoyage. À l’opposé, dans l’épisode 2, on voit Wendy et Ron Akiyama, couple marié depuis des années, se rapprocher et renforcer leur relation au fil du processus de réorganisation de leur logement.

Marie Kondo konmari Cogestim
© Denise Crew/Netflix

3. Se débarrasser de ce qui ne nous procure pas de plaisir

 
Dans les épisodes, l’enthousiasme de Marie Kondo face au désordre est contagieux. À la fin de chaque épisode, la satisfaction collective qui s’empare des habitants du logis une fois ce dernier dépouillé de toute futilité donne envie de débuter ce processus de tri. On les voit, l’esprit léger, afficher leur fierté d’avoir vaincu cet Hydre de Lerne qu’est le désordre.

Alors s’il est vrai que le changement n’est jamais facile, puisqu’il induit le bousculement de nos habitudes et la mise en place une nouvelle routine, l’attitude positive et la réduction de l’anxiété qu’affichent les habitants à la fin des épisodes suffisent à nous convaincre du bien-fondé et des bénéfices de la méthode.
 

En conclusion…

 
Si vous visionnez l’entier de la saison de cette télé-réalité, vous remarquerez sans doute que la répétition des séquences est un peu rébarbative, au-delà des trois premiers épisodes. Ce que nous vous préconisons de retenir tient en quelques leçons:

Nous sommes de plus en plus à devenir des acheteurs compulsifs et à encombrer nos maisons et appartements de vêtements, de smartphones derniers cris, d’objets high-tech, de meubles et d’objets déco en tous genre.

Il est important de prendre conscience que l’accumulation d’objets est une norme sociale, favorisée par l’idéologie consumériste qui se manifeste à travers notre désir de possession. Or, si l’achat vient combler, pendant quelques heures ce dernier, à long terme, les insatisfactions persistent et la procédure se répète.

La série a le mérite de mettre en évidence qu’il est essentiel d’apprendre à se délester de tout ce qui n’est pas réellement utile, pour optimiser son espace et tranquiliser son esprit. De manière résumée, il s’agit d’une ode au minimalisme, philosophie de vie originaire du Japon. Celle-ci encourage la dépossession et repose sur un art de vivre qui consiste à vivre mieux avec moins. Ici, chaque objet a sa place et la déconnexion avec les choses matérielles est un postulat de base. La résultante? Des rapports humains plus riches et l’impression d’avoir davantage de contrôle sur son existence. Alors, pourquoi ne pas s’essayer au minimalisme?
 
Bande de lancement de L’Art du rangement (© Netflix):