Immobilier therese

Thérèse Courvoisier

Publié le 20 octobre 2021

« Le bâtiment? Un super métier pour les jeunes qui aiment la variété »

La famille, c'est le ciment de l'entreprise de construction Page & Fils SA basée à Nyon qui fête son 65e anniversaire. L'occasion de regarder le chemin parcouru, mais aussi de faire face aux défis présents et futurs comme l'écologie ou la difficulté qu'a le bâtiment à séduire les jeunes.

Ce qui frappe quand on entre dans les locaux de l’entreprise de construction Page & Fils SA, c’est la chaleur. Pas la température ambiante, mais celle de l’accueil. Il y règne une ambiance joyeuse mais appliquée.

Frédéric Page, associé à son frère Edouard, profitent de cette opportunité pour faire un petit clin d’oeil particulier à leur tante Catherine, sans qui l’entreprise ne serait pas celle qu’elle est aujourd’hui.

 

Edouard et Frédéric Page entourent leur tante Catherine et leur papa, Jean-Claude.

 

C’est leur grand-père, Henri Page, qui a fondé l’entreprise en 1956. Son fils Jean-Claude l’a ensuite dirigée jusqu’en 2009, assisté par sa sœur Catherine, partie à la retraite en 2012 après 44 ans d’activité.

« Notre tante était bien plus qu’une assistante: c’était une réelle pionnière à l’époque. Nous étions 130 employés et elle a épaulé mon papa d’une main de maître. Pour moi, il n’y avait pas un patron et sa secrétaire, mais bien deux patrons. Au bureau, elle faisait absolument tout: les RH, la gestion administrative et comptable et même les calculs des prix de revient. Elle a dédié une grande partie de sa vie à l’entreprise puisqu’elle a commencé à 16 ans! »

 

« Notre tante était bien plus qu’une assistante: c’était une réelle pionnière à l’époque. »

 

Patrimoine et tradition

 

Si Page & Fils est une entreprise flexible et ouverte au monde et aux changements, elle est aussi attachée au patrimoine et aux traditions. Le capital-actions est entièrement en mains familiales et les employés les plus fidèles – certains depuis 40 ans – reçoivent tous leur montre, comme c’était la tradition un peu partout au siècle passé. Un positionnement parfaitement résumé par son slogan « La tête dans les étoiles, les pieds sur terre ».

« Je suis assez pragmatique », annonce Frédéric Page d’entrée. « Mon métier c’est de construire. » Construire des édifices de tous genres, « tels que des immeubles, des villas, des piscines et tous les ouvrages qui font rêver nos clients les plus exigeants, dont notamment Cogestim. » Mais aussi construire des relations solides, aussi bien au niveau des affaires que des amis et les deux finissent d’ailleurs souvent par être liés.

 

Apprentis recherchés

 

Frédéric, l’aîné des deux directeurs, est un réel passionné – il a même des machines de chantier en Lego qui trônent dans son bureau. Conscient du patrimoine familial dont il a hérité, il aime regarder vers l’avant et anticiper les futurs challenges.

 

« Encore maintenant, il m’arrive de tomber la veste sur un chantier! »

« Petit, je voulais être aiguilleur du ciel, ça me faisait rêver. Mais je me suis rendu compte que c’était un métier finalement assez répétitif. J’ai donc fait honneur à ma famille en devenant maçon. Quel bonheur de se lever le matin et d’aller bosser dehors. C’est assez magique de partir d’un prototype et de le construire à l’air libre. D’ailleurs encore maintenant, il m’arrive de tomber la veste sur un chantier! »

 

Transport de grilles pour le gazon.

 

Un immeuble à Gland.

 

Une belle réalisation à Begnins.

Une carrière qui peine pourtant à séduire les jeunes qui sortent de l’école obligatoire. « Il y a un réel vide dans nos métiers », regrette Frédéric Page. « On est constamment à la recherche de jeunes motivés. Nos métiers donnent pourtant des possibilités diverses. Une fois le CFC de maçon en poche, on peut migrer sur des formations supérieures pour viser des métiers comme chef d’équipe, contremaître, directeur de chantier et pourquoi pas une Maîtrise Fédérale? Et quand on est dehors, pas besoin de fitness ou de solarium (rires). En plus les jours se suivent mais ne se ressemblent jamais! »

 

« Les ouvriers peuvent partir avec leurs enfants, retourner voir leur famille au pays et les habitants sont tranquilles sur la terrasse l’été sans nuisances sonores venant du chantier voisin! »

Chez Page & Fils, tout le monde a d’ailleurs droit à des vacances d’été. Une pratique qui a tendance à se répandre dans la profession. « Depuis l’époque de mon père, nous fermons trois semaines en été et trois semaines en hiver, ce qui équivaut à cinq semaines de vacances annuelles si on enlève les jours fériés. C’est une pratique qui arrange tout le monde: les ouvriers peuvent partir avec leurs enfants, retourner voir leur famille au pays et les habitants sont tranquilles sur la terrasse l’été sans nuisances sonores venant du chantier voisin! »

Après une année très difficile, surtout humainement, à cause de la pandémie, Frédéric Page craint une énorme inflation ces prochaines années. Mais il peut compter sur son réseau pour ne pas manquer de travail. « Nous, on fait dans le local de chez local », sourit l’entrepreneur. « Nos chantiers sont tous dans un rayon de 20-25 kilomètres autour de Nyon. Parfois on s’aventure jusqu’aux portes de Morges, mais rarement du côté de Genève où les contraintes sont différentes. »

 

Quelques réalisations avec et pour Cogestim

 

Résidence de l’Asse
Résidences à Genolier
Immeuble Le Bourg, Gland

Transition écologique

 

La proximité et la transmission, voilà deux éléments centraux dans la philosophie des Page. Frédéric attache énormément d’importance au monde que nous laisserons aux futures générations. Il est d’ailleurs en pleine transition écologique sur un plan aussi bien privé que professionnel: il roule essentiellement en voiture électrique. » Notre grand défi actuel est le respect de l’environnement », explique-t-il. « Je vous ai dit que j’aimais regarder loin en avant, mais ça c’est déjà aujourd’hui, c’est une urgence. Aussi bien sur les futures constructions que lors des transformations, il faut penser environnement. Les bâtiments minergies, les pompes à chaleur, les panneaux solaires, c’est très important. C’est aujourd’hui que nous décidons quelle planète nous allons laisser à nos enfants. »

Des enfants, justement, auxquels les frères Page aimeraient transmettre leurs acquis.  « J’ai deux fils, Nathan et Léonard et ce dernier fait un apprentissage de dessinateur en bâtiment. Et qui sait, la fille de mon frère, Maëlle, n’a que 11 ans, et mon cadet 9, mais je leur souhaite à eux trois de pouvoir relever les futurs défis de leur génération et d’avoir du plaisir à perpétuer les valeurs de notre entreprise familiale Page & Fils (illes)! »