Immobilier therese

Thérèse Courvoisier

Publié le 15 décembre 2021

Architecte, bien plus qu’un dessinateur de beaux édifices

Coup de projecteur sur tout le travail de l'ombre effectué par l'architecte avec Lionel Christen, auteur de nombreux projets en collaboration avec Cogestim, qui présente un cas concret de deux villas à Mies.

« Architecte, du grec grec arkhitektôn, qui signifie maître constructeur: personne qui conçoit le parti, la réalisation et la décoration de bâtiments de tous ordres, et en dirige l’exécution. » Le Larousse est précis au moment de décrire le rôle, mais la société a tendance à oublier la seconde partie de cette définition. Oui, un architecte s’occupe bien de tout, de l’ébauche du projet jusqu’à la remise des clés.

« Nous avons trois métiers en un: tout d’abord il y a la partie création, puis la partie dessin et enfin l’exécution où on dirige les travaux. Et il faut essayer d’être le meilleur possible dans les trois domaines à la fois! »

 

Comme un chef d’orchestre

 

Lionel Christen, directeur de Christen Architectes SA à Gland – entreprise fondée par son papa Jean-Claude en 1969 et dont il a repris les activités en 1994 – se compare volontiers à un chef d’orchestre. Son rôle est à la fois de donner envie à ses musiciens de jouer ensemble et de faire en sorte que la partition soit respectée pour un maximum de plaisir et d’émotion.

 

Lionel Christen, directeur de Christen Architectes SA à Gland

 

Avec passion, patience et précision – trois atouts essentiels dans ce domaine – cet enfant de la Côte, partenaire de longue date de Cogestim, a accepté de décrire ses activités en prenant un exemple précis: la réalisation de deux magnifiques villas contemporaines semi-contigües à Mies.

 

Il était une fois un immense terrain…

 

Et ça se raconte comme une histoire. Il était une fois un immense et magnifique terrain, une denrée extrêmement rare dans une région aussi prisée que La Côte, où le secteur de l’immobilier se porte à merveille. Les trois propriétaires (deux frères et leur sœur) décident de le diviser en trois pour y construire une maison, un immeuble et deux villas semi-individuelles. « Comme elles doivent se toucher, nous les avons reliées par les garages, qui font 6 mètres sur 6, explique Lionel Christen. Donc dans les faits, les maisons sont à 12 mètres l’une de l’autre. »

 

Une vue du jardin gauche sur l’outil de visualisation 3D

 

Dans ce dossier, l’architecte a opté pour un « travail à risques ». Ce qui veut dire que son bureau a pris le risque de dessiner les plans des villas et d’obtenir un permis de construire avant même d’avoir trouvé ses futurs clients.  « Comme chaque parcelle fait 1000 m2 et que le terrain est très cher, ce sont des projets ambitieux », chiffre l’architecte. « On savait qu’il ne serait pas forcément facile de trouver non pas un, mais deux clients, alors on a décidé de lancer le projet, puisque de toute façon l’obtention du permis de construire prend toujours un peu de temps… »

Comme souvent, le réseau et les excellentes relations de travail ont fait le reste. C’est Cogestim qui a trouvé les deux futurs acquéreurs des villas, qui, heureusement pour tout le monde, s’entendent à merveille.

 

« On travaille avec un logiciel qui nous permet de non seulement montrer un dessin en 3D, mais aussi de tourner autour de la maison, de se déplacer à l’intérieur d’un étage à l’autre, de se rendre compte des transparences. »

 

« Un projet concret est plus facile à vendre et nous permet une première estimation des coûts, explique Lionel Christen. On travaille avec un logiciel qui nous permet de non seulement montrer un dessin en 3D, mais aussi de tourner autour de la maison, de se déplacer à l’intérieur d’un étage à l’autre, de se rendre compte des transparences. C’est vraiment très parlant pour le client potentiel. »

 

Le même outil permet aussi d’illustrer l’intérieur des pièces.

 

Malgré la cherté des terrains, le marché de l’immobilier dans la région est très dynamique et la demande  suffisante pour que les architectes n’aient pas besoin d’investir trop de temps à ajouter des détails tels que meubles ou plantes dans ce genre de représentation. « L’essentiel est que le client réussisse à se représenter dans l’espace. Et l’outil est aussi excellent pour nous au niveau de la construction, puisqu’on peut digitalement découper la maison là où on le désire. »

Une fois les clients trouvés, ceux-ci peuvent évidemment procéder à quelques modifications par rapport aux plans initiaux. « A condition de rester dans les limites du permis de construire, précise l’architecte. On peut par exemple transformer une fenêtre en porte-fenêtre, mais évidemment pas ajouter un étage. Dans ce cas précis, un des clients a modifié la position de la cuisine, a ajouté une cave à vins visible. L’autre a déplacé l’escalier. On fait ça main dans la main, en tenant forcément compte des contraintes techniques. Et comme ils sont tous les deux intelligents, ils ont bien compris que l’extérieur devait rester harmonieux. »

Les choix esthétiques sont indicatifs. Ils aident les clients à se rendre compte de l’espace et des volumes.

 

Lionel Christen et son bureau, où travaillent actuellement dix personnes, ne refusent aucun style de construction, ils avouent être très contents quand ils peuvent réaliser des projets modernes aux lignes contemporaines.

 

Une présence de tous les instants

 

C’est à ce moment-là que les clients choisissent les entreprises auxquelles ils souhaitent confier la construction de leur maison. « Dans ces cas-là, on ne fait pas appel à une entreprise générale », explique Lionel Christen. « On assiste les clients dans leurs choix, mais ce sont eux qui tranchent. Dans ce cas précis, un des clients possède un excellent réseau dans la construction et a souhaité employer des entreprises qui en font partie. L’autre est un expatrié qui était tout heureux de bénéficier des contacts de son futur voisin. A partir de là, le chef de chantier c’est nous. Nous organisons tout. Le calendrier – compliqué en ce moment avec les délais pour certains matériaux -, le financement, le suivi. Au tout début, pendant le gros œuvre, nos visites sur le chantier sont moins fréquentes, mais ensuite les rendez-vous sur place sont hebdomadaires et la présence des futurs propriétaires est fortement souhaitée. Et sur la fin, nous y sommes presque tous les jours. Mais c’est gratifiant, vous savez? Je crois que je peux dire que je peux aller manger chez tous les gens dont j’ai conçu et réalisé la maison! »

 

« Je crois que je peux dire que je peux aller manger chez tous les gens dont j’ai conçu et réalisé la maison! »

 

Fort de sa longue expérience, le professionnel estime à environ deux ans le temps qui s’écoule entre le premier rendez-vous avec le client et son entrée dans sa nouvelle maison. « Dans ce cas précis, il n’y a pas eu de soucis avec le voisinage au moment du permis de construire, ce qui peut passablement prolonger les délais », avoue-t-il en retenant un soupir. « C’est un chantier qui se passe bien et les clients devraient emménager à l’automne 2022. »