Publié le 6 février 2017
Ferraillage mental – « Bienheureux locataires »
Les locataires vivent mieux et plus vieux que les propriétaires.
Les méthodes scientifiques mettraient des siècles à prouver l’affirmation en titre. Cependant, l’évidence le prouve, le locataire paye certes ses mensualités, mais gagne en bonne santé. En effet, pas de stress, pas de réelle anxiété. Négocier l’emprunt bancaire ? Loin de moi cet enfer. Frais et taxes sur la fortune immobilière ? C’est quoi ce piège à rat ? Mon four est vieux ? J’appelle la régie. Le chauffage est mal réglé ? Aussitôt le technicien fait son métier. La cage d’escalier toujours impeccable ? Normal, le concierge est incroyable.
Bref une biologie existentielle économe en nervosités ou crispations maladives prévient les troubles du cœur, du foie, de l’estomac, du sommeil, du cerveau et du porte-monnaie. Un bail de jouvence. Une chance. En Suisse deux tiers de la population a compris cela et vit dans la sérénité et la raison. Naturellement, dans la légitimité majoritaire. Les cheveux blancs, c’est pour le crâne déjà chauve du propriétaire.
L’art de posséder peut rendre une cupidité incurable. La science de vivre dans un bel endroit, sans se soucier, ni de l’entretien, ni des tremblements de terre, cela n’a pas de prix. Et encore, nous n’évoquons pas ici tout ce temps gagné, ces plages de vie supplémentaires.
Comparaison n’est pas raison, mais il y a du génie dans la location. Et des nuits d’insomnie pour le proprio de la maison.