Publié le 16 mars 2018
Le carré magique de l’immobilier
Serait-il possible de s’inspirer de la théorie économique du carré magique élaborée par Nicholas Kaldor pour élaborer un outil de prospective en matière d’immobilier ? C'est la question à laquelle Pécub tente de répondre dans sa chronique.
L’économiste britannique Kaldor (1908-1986) avait réfléchi son carré magique à l’usage des acteurs de la politique économique et conjoncturelle d’un pays. Pour cela, les vecteurs de mise en géométrie sont la croissance, la balance commerciale, l’emploi et la stabilité des prix.
Et si on appliquait le carré magique au marché immobilier ?
Rien n’est simple, tout se complique, et faire simple c’est compliqué. Adapter les axes pour imaginer ce qui pourrait se passer, c’est de l’ordre du possible. L’exercice mérite d’être tenté. Ainsi, la croissance pourrait être la production de logements, l’emploi la fiabilité des locataires, la balance commerciale la situation hypothécaire, la constance des prix la bonne santé socio-économique.
Comment produire la quantité optimale de logements afin qu’il y ait stabilité des prix ? Comment maîtriser le mouvement des axes « fiabilité des locataires » et « santé socio-économique » ? Ici interviennent dans l’observation des phénomènes, le taux de chômage, l’inflation, le taux de croissance (% PIB), le résultat du commerce extérieur ou balance commerciale. Quand le bâtiment va, tout va. Quand rien ne va, le bâtiment s’effondre.
Regardons sans tricher ce qui se passe dans la vitrine socio-économique. La compétition universelle, l’inventivité des systèmes ou pas, le courage ou la lassitude, le travail ou l’absentéisme. Disons-le ouvertement, le moral aura baissé d’un cran. Comment faire repartir le moteur des envies ? Cela ne peut pas se résumer à de la simple psychologie, il y a forcément une part de mécanique ou de chimie.
Le carré magique comme outil de pertinence
Pour l’investisseur en immobilier, prier ne sert à rien. Si tout se fige, rien ne s’achète, rien ne se vend, si l’on commence à parler de stagflation, c’est qu’une crise existentielle s’annonce. Le carré devient outil de pertinence.
Alors regardez-le bien. Et faites-vous votre propre sentiment. C’est à notre société de prendre les bonnes décisions au risque de voir toute une économie partir en fumée et devoir tout reconstruire à partir de zéro.
Si l’on construit trop ou pas assez de logements, comment vont réagir taux hypothécaires, prix et fiabilité des locataires ?
Si la balance commerciale flambe ou dégringole, comment vont réagir la production de logements, la fiabilité des locataires et la vitrine hypothécaire ?
Si le chômage augmente ou diminue, comment vont réagir la croissance, les prix et les taux hypothécaires ?
Si les taux hypothécaires montent ou baissent, comment vont réagir la santé économique, les prix et la croissance ?
Vous ressentez toute la pertinence du carré magique ? Tout se tient par la barbichette, tout est connecté ! Chacun des quatre paramètres agit sur les trois autres. Le carré magique de Nicholas Kaldor nous montre le jeu des équilibres et les bienfaits de la stabilité.
C’est bien de s’en inspirer.