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Julia Jeanloz

Publié le 31 août 2018

Les concierges ont un visage : portrait d’Antonio Baiao

TocToc part à la rencontre des concierges dont la gestion pour le compte du propriétaire est réalisée par Cogestim. Découvrez dans cet article le témoignage d'Antonio Baiao, concierge depuis 30 ans.

Le métier de concierge est souvent méconnu. En effet, on croise souvent son concierge, sans toutefois prendre conscience des tâches qu’il ou elle accomplit durant la journée. Et, pourtant, il ne chôme pas ! Rencontre avec Antonio Baiao, concierge pour des immeubles gérés par Cogestim à Gland.

 

Réactivité, pragmatisme et toujours le mot pour rire!

 

Il est 14h00, je rencontre Antonio Baiao près des immeubles du Lavasson et nous décidons de  prendre place en terrasse au Buffet de la gare de Gland. Monsieur Baiao accuse quelques minutes de retard : logique, puisqu’il a dû s’occuper en urgence d’un problème dans un appartement.

Non seulement réactif et déterminé à régler les problèmes le plus vite possible, il est également manuel et fait de son mieux pour anticiper les difficultés que sont susceptibles de rencontrer les locataires. Le fond de l’air est doux. C’est une personne joviale et pleine de vie qui se présente à moi.

Incapable de rester les bras ballants, sans rien faire, Antonio Baiao a à coeur d’aider au mieux les locataires des immeubles dont il a la charge. Et c’est une aubaine pour eux, car il a une multitude de cordes à son arc! En effet, très polyvalent, cet ancien employé d’un service d’entretien de centres commerciaux a touché à tout: plomberie, électricité, maintenance… Il est donc parfaitement outillé pour répondre aux demandes les plus diverses ou n’hésitera pas à s’adresser à la gérance pour y parvenir. D’après lui, « Aujourd’hui, un concierge doit connaître les bâtiments dont il a la charge. Il doit s’appliquer à connaître le bâtiment, savoir par où passent les canalisations, comment il est fait. S’il y a le feu, s’il y a les pompiers, s’il y a un dégât d’eau, ça peut aider beaucoup. Si on connaît pas l’immeuble, ça n’aidera pas à faire avancer la situation ».

 

Quelques questions à Antonio Baiao, concierge depuis une trentaine d’années.

 

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Antonio Baiao, adossé au muret du Buffet de la gare de Gland.

Pourquoi avez-vous choisi de faire ce métier ?

 

Parce que j’aime le contact avec les gens et pour m’arrondir la fin de mois (rires) ! Les années ont passé, j’ai pris une ou deux conciergeries par ci et par là… Aujourd’hui, ça fait 4 ans que je suis en retraite anticipée et j’ai encore plus de travail qu’avant (rires). Enfin, j’apprécie particulièrement la liberté liée aux horaires. On n’est pas obligé de commencer à 8h00 du matin, aller manger à 12h00, recommencer à 13h00 et finir à 17h00, tant que le travail est fait ! À midi, si j’ai envie de prendre une demi-heure en plus, je finirai à 17h30. Hier, j’ai fini à 19h30, mais, à midi, j’ai mangé avec des amis durant deux heures.

 

Quel est le meilleur moment dans votre journée de travail ?

 

C’est quand je réussis à mener à bien une tâche avec succès et que je peux me dire : « ça, ça a bien été ». Mais ça dépend, si le nettoyage est fini, que l’immeuble est tout propre, que tout est en ordre, je suis content. C’est fait ! Après, pour être vraiment content, c’est au moment où il y a une panne, pouvoir se dire : « il n’y a pas eu de dégât, tout est en ordre ». C’est des choses qui me font plaisir. Je pars tranquille !

 

En quoi consistent vos tâches ?

 

Aspirer les escaliers, panosser, il y a l’extérieur aussi, couper l’herbe… Changer les ampoules, contrôler les chauffages, contrôler l’eau, contrôler la consommation… C’est la raison pour laquelle je fais des relevés tous les mois. Dans un immeuble, c’est important de nettoyer, mais ce qui est très important également, c’est l’entretien technique. Les locataires, eux, vont accorder plus d’attention à la propreté et au nettoyage des espaces communs, car c’est la partie la plus visible. Or, c’est tout autant crucial, il faut qu’il y ait de l’électricité, du chauffage, il faut que l’eau arrive. Si on ne fait pas attention à la partie technique, aux relevés mensuels, parfois, on a des surprises. Des mauvaises surprises.

L’exemple que je peux citer ici concerne un autre immeuble sis dans la commune de Gland. À la fin du mois, j’ai fait un comptage, un relevé. J’ai noté une surconsommation en m3 d’eau.  Je me suis dit, de suite : il y a un problème. J’ai cherché, mais impossible de trouver. D’où vient cette surconsommation ?

J’ai fait mes comptes, analysé mes calculs, pour chercher la cause et ai agi pour résoudre la problématique. D’où l’intérêt, pour les gérances, de demander au concierge de faire des relevés : des relevés de gaz, des relevés de mazout, de la consommation mensuelle. Là, on peut s’apercevoir de beaucoup de problèmes et trouver des solutions à cela. Ici, au final, j’ai fait économiser au propriétaire.

 

Qu’est-ce que vous appréciez le moins dans votre travail ?

 

Déblayer la neige. Je le fais, mais c’est fatiguant. Je déteste me lever à 4h00 du matin et aller dehors, tout seul, dans la nuit, avec ma pelle sur les chemins. Je préfère couper le gazon et aller boire une bière fraîche (rires).

 

En 3 chiffres

 

2 immeubles gérés + de nombreux coups de main!

24 néons de garage à changer par année

3 poussoirs à escalier à réparer par année