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Guy-Claude Piot et Peter Forster

Publié le 11 juillet 2018

Comment intégrer le développement durable dans une stratégie immobilière ? (6/7)

Le dernier volet de notre série est consacré à l’axe du développement durable et, avant tout, à l’intersection des trois piliers qui le composent : le social, l’environnement et l’économie.

Le développement durable est une notion qui imprègne de plus en plus notre « environnement », que ce soit dans nos discussions quotidiennes, nos emplois, nos déplacements, nos façons de vivre, et bien évidemment dans le domaine de l’immobilier.

 

Définition du développement durable

Si les aspects écologiques et, en particulier les mesures d’optimisations énergétiques, sont aujourd’hui omniprésentes dans le monde de l’immobilier, l’approche globale du développement durable est trop souvent négligée. En effet, quand on parle de développement durable, on se trouve à l’intersection des trois piliers qui le composent. Soit, ceux du social, de l’énergie (écologie) et de l’économie, tel qu’il en ressort de la définition du développement durable formulée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement (Commission Brundtland). Dans son rapport « Notre avenir à tous », cette commission l’a défini ainsi: « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leurs propres besoins ».

développement durable immobiiler
Les trois piliers du développement durable : l’économie, l’environnement et le social, résumés en un schéma.

Même si ce sujet prend de l’importance, il reste néanmoins relativement marginal, les intérêts de l’économie primant bien évidement trop souvent sur l’écologie et les aspects sociaux. Un « problème de riche », en regard de ce qui peut se passer dans certaines parties du globe, où les moyens demeurent extrêmement limités. Ainsi, l’intégration des notions de développement durable évolue plus ou moins vite dans le monde en fonction de l’importance que les personnes accordent à cette problématique.

Et pourtant, pour la Confédération et les cantons en Suisse, le développement durable n’est pas une tâche facultative. L’article 2 de la Constitution fédérale élève le développement durable au rang de but constitutionnel et l’article 73 demande à la Confédération et aux cantons d’œuvrer « à l’établissement d’un équilibre durable entre la nature, en particulier sa capacité de renouvellement, et son utilisation par l’être humain ». Jusqu’à présent, le Conseil fédéral a mis en œuvre ces prescriptions constitutionnelles sous la forme de stratégies pour le développement durable (1997, 2002, 2008, 2012). Vous trouverez plus d’informations quant à la législation dans le milieu de l’immobilier dans cet article.

 

L’écologie : l’axe prépondérant

Diverses lois et réglementations en matière de construction ont vu le jour ces dernières années en Suisse dans le bâtiment. Que ce soit en termes de réduction des gaz à effet de serre, d’amélioration thermique des bâtiments, de production ou consommation d’énergie, d’élimination et traitement des déchets. Mais aussi dans le cas de la prise en compte de nouvelles problématiques devenues aujourd’hui incontournables comme l’amiante, les toxiques du bâtiment et le radon.

développement durable bâtiment
Polluants en bâtiment : aujourd’hui. construire des bâtiments sains et respectueux de la santé des travailleurs et de leur environnement est une priorité

Toutefois, nous pouvons souligner que l’ensemble de ces dispositions font quelque part fi des aspects sociaux et économiques. Par exemple, pour concrétiser les mesures citées ci-dessus, il est souvent fait abstraction des coûts générés. De plus, l’environnement économique de notre pays n’est pas des plus propices pour inciter les fabrications locales. Cette réalité économique implique donc l’écartement des acteurs locaux du marché.

 

Etre un acteur avec une stratégie orientée « développement durable »

Il est aujourd’hui question de construire et d’entretenir en trouvant le meilleur équilibre entre les aspects écologiques, sociaux et économiques. Comme mentionné, l’écologie est désormais intégrée dans le milieu de la construction. Il n’en demeure pas moins que la problématique de l’énergie grise est encore peu considérée. Mais de quoi s’agit-il ? L’énergie grise représente l’énergie utilisée pour la fabrication, le stockage et le transport des biens.

 

Les mauvais exemples

Par exemple, imaginez la différence de l’énergie utilisée entre un parquet posé en Suisse provenant d’une fabrication locale ou d’une entreprise chinoise. Certes, le second produit est probablement moins cher, mais il consomme beaucoup plus d’énergie pour son transport depuis la Chine jusqu’en Suisse.

Toujours d’après l’exemple du parquet, considérons maintenant la problématique du volet social. Soit le fait que la fabrication d’un parquet suisse donne du travail à des personnes issues du tissu local. Ces personnes disposent donc d’un salaire décent nécessaire pour faire fonctionner l’économie locale. Alors que dans le cas d’un parquet provenant d’Asie, ces aspects bénéfiques pour l’économie locale en Suisse sont absents.

Malheureusement, d’innombrables exemples tendent à démontrer de tels effets dans le milieu de la construction. D’ailleurs, dans d’autres situations, en plus du fait que les matériaux ne soient pas d’origine locale, la main-d’œuvre peut être étrangère, au détriment des sociétés et artisans locaux à cause de la concurrence que peut créer le dumping salarial.

développement durable local
Faire appel à la main d’oeuvre locale qui utilise des ressources régionales est un premier effort à réaliser pour une démarche responsable

Les bons exemples

Or, pour se trouver dans la partie « viable » du graphique du développement durable, et donc faire concorder les volets économie et environnement, de nombreux efforts doivent être réalisés. Dans plusieurs cas, il est possible d’avoir des réflexes de développement durable. Il suffirait, pour ce faire, de choisir des produits locaux et de bonne qualité afin de favoriser l’économie régionale. C’est ainsi que l’on pourrait diminuer l’énergie grise et favoriser le volet social. De plus, en réalisant un appel d’offre précis et une négociation efficace, il est même possible de trouver un intérêt économique à ces choix car, ne l’oublions pas, le moins cher s’avère souvent trop cher.

Enfin, il faudrait également sensibiliser les acteurs du contexte immobilier – qu’ils soient propriétaires ou locataires – au fait que des mesures simples leur permettraient de contribuer activement au développement durable. A titre d’exemples, il s’agit de prendre soin des appareils et installations pour qu’ils durent plus longtemps et les réparer en cas de panne ou encore produire moins de déchets et les recycler.

Intégrer ces réflexions à l’élaboration d’une stratégie immobilière garantit, à moyen et long terme, la pérennité de l’investissement.

 

Des solutions win-win existent

Prenons l’exemple d’une rénovation d’un bâtiment qui améliore le bilan énergétique d’un immeuble en intégrant des notions écologiques et sociales, tout en respectant les impératifs économiques. Il est possible de trouver une solution « Win-Win » ainsi : le propriétaire, qui attribue du travail dans la région, peut augmenter le loyer dans le respect de la législation pour pouvoir rentabiliser son investissement ; le locataire est pour sa part gagnant dans son confort de vie et sur la diminution des frais de charges de chauffage et d’eau chaude et, si cela se trouve, il bénéficie directement ou indirectement des adjudications.

 

Un partenaire responsable

Cogestim SA dispose des connaissances approfondies du marché local romand – et en particulier vaudois –, ce qui lui permet d’être au fait sur les actualités du marché immobilier et d’être en contact régulier avec de nombreux fournisseurs et prestataires. Nous privilégions autant que possible les partenariats locaux et sommes à votre disposition pour vous accompagner activement dans vos projets immobiliers.

Bon été à vous tous et nous nous retrouverons à la rentrée pour la conclusion de notre contribution sur la stratégie immobilière !