Evolution de l’habitat : typologie du logement en 2017

Des premières huttes préhistoriques aux barres d’immeubles des années 1960-70, en passant par la révolution industrielle, l’habitat a fait du chemin ! Les différences entre ces périodes sont évidentes. Cependant, si nous nous penchons sur les dernières décennies, l’évolution est plus subtile et mérite qu’on y regarde d’un peu plus près. Il s’agit de comprendre quelles sont les typologies de logements qui correspondent aux besoins actuels de la population et à l’évolution des modes de vie.

Evolution des ménages

Afin de définir la typologie des logements de 2017, il faut d’abord se pencher sur l’évolution de la population. Premièrement, il semblerait que nous soyons de plus en plus solitaires. En effet, le nombre de petits ménages augmente. La proportion de gens vivants seuls ne cesse d’augmenter depuis les années 1970. En 2010, les ménages d’une personne représentaient 37% des ménages, selon une étude de Statistique Vaud. Cela en fait la forme d’habitat la plus fréquente en Suisse.

Selon la même étude, ce résultat est influencé principalement par le mode de vie de deux groupes : les étudiants et les jeunes actifs vivants seuls et les personnes âgées. La conjoncture économique actuelle et la difficile recherche d’un premier emploi, ainsi que les aspirations tardives à fonder une famille sont les raisons pour lesquelles les étudiants et les jeunes actifs vivent seuls plus longtemps. Les personnes âgées, elles, représentent une part grandissante de la population suite à la baisse de la nuptialité et la hausse de l’espérance de vie.

Suite à la proportion grandissante des ménages à une personne, nous pouvons observer une nouvelle tendance. En effet, le marché s’adaptant à la demande, nous voyons une offre grandissante sur les petits appartements. Même si cette tendance reste minoritaire, elle démontre l’impact des nouveaux modes de vie sur l’habitat.

Evolution des types de logements

L’augmentation des petits ménages entraîne un accroissement de la surface habitable par personne. En effet, les surfaces habitables sont partagées par un plus petit nombre de personnes. Au delà d’être moins nombreux à occuper des surfaces, nous construisons également plus grand. Ainsi, la taille des logements augmente et est passée de 2,66 pièces en 1980 à 3,07 pièces en moyenne en 2011 (et ce malgré l’augmentation de gens vivant seuls et les petits appartements!).

En termes de type de construction, on privilégie actuellement les maisons individuelles aux immeubles. En effet, depuis le début des années 2000, sept constructions sur dix sont des maisons individuelles (bien que cette tendance soit à la baisse). Cependant, les logements en immeubles sont supérieurs en nombre, dû au fait qu’un bâtiment comprends plus de logements qu’une maison individuelle. Les immeubles de petite taille sont préférés aux tours de plus de 50 logements qui étaient à la mode dans les années 1960-70. Les bâtiments comptent majoritairement de 6 à 20 logements aujourd’hui.

Structure interne du logement

Si le type de logements a évolué, c’est aussi le cas de leur structure interne. L’évolution des modes de vie et les avancées technologiques ont en effet participé à des changements dans la configuration de l’habitat.

• Le salon : c’est la pièce la plus importante. Véritable pièce de vie, elle peut accueillir plusieurs fonctions. Autrefois dédiée à la conversation, elle est aujourd’hui souvent agencée autours de la télévision. Elle est alors un espace de détente mais peut aussi servir d’espace de travail ou de repas. En effet, de plus en plus de gens mangent devant la télévision ou pratiquent le télétravail, entraînant, ainsi, des modifications de la fonction du salon. Ce principe est renforcé par l’ouverture des pièces à vivre.

  

• La salle à manger : celle-ci s’ouvre de plus en plus sur le salon. On veut en faire une pièce conviviale et ouverte. La luminosité est donc de mise afin d’en faire un espace agréable de jour comme de nuit. Cette ouverture sur les autres pièces s’expliquerait par la désynchronisation des rythmes de vie au sein de la famille selon Monique Eleb, une sociologue citée par le Monde. En décloisonnant, on permet donc à la famille d’évoluer dans un même espace abritant plusieurs fonctions.
• La cuisine : celle-ci aussi se décloisonne pour s’ouvrir sur les autres pièces à vivre. Pendant longtemps considérée comme une pièce pas agréable à cause de la fumée émanant des feux de cuisson, elle fait aujourd’hui partie intégrante de la vie de la famille. L’avènement de la cuisine américaine en fait une pièce chaleureuse ou l’on sociabilise autant que l’on cuisine.

  

• La chambre : une des seules pièces du logement à être fermée. Elle est un lieu intime que l’on veut préserver loin des regards. Longtemps occupée par plusieurs membres de la famille et petite de taille, on la préfère aujourd’hui plus spacieuse et individuelle. On observe également un engouement nouveau pour les suites parentales, ces grandes chambres qui comprennent une salle de bain et parfois un dressing.
• La salle de bain : nouvel espace de bien être. Il paraît loin le temps où les toilettes étaient sur le palier et la douche dans la cuisine. Sans oublié de mentionné le bon vieux bidet. En quelques décennies, la salle de bain a pris du galon. Non seulement, elle devient une pièce à part entière, mais elle est également bien mieux équipée. En effet, il est devenu fréquent de demander une salle de bain avec une baignoire et une double vasque.

Le logement est donc en constante évolution. Celui-ci est soumis aux changements dans les modes de vie et aux avancées technologiques. L’évolution dans la structure des ménages impacte la manière dont nous construisons et nous agençons. Ainsi, le type de logement s’en trouve modifié, mais aussi sa structure. Reste maintenant à savoir ce que nous réserve l’habitat du futur ! TocToc a déjà une piste possible !